Droits Humains politiquement corrects
Par essence les Droits Humains ont pour but de protéger l’individu contre les abus ou les empiètements de l’Etat. Dans tous les pays où le marxisme a règné, les Droits Humains ont été combattus et violés au nom de la « lutte des classes ». Le poids électoral considérable du parti communiste en France, après la Libération, appuyé par une certaine intelligentsia (Sartre et Althusser entre autres) n’ont certainement pas contribué à la promotion des Droits de l’Homme en France ; par ailleurs, les longues années de deux guerres coloniales ont entretenu un climat qui ne leur était pas favorable.
Aujourd’hui les Droits Humains ne constituent pas une préoccupation majeure des Français qui se bercent de la pensée »politiquement correcte » qu’ils sont bien protégés et garantis par la Constitution. Dans un article intitulé « The Origin of Political Correctness » (http://www.academia.org/lectures/lind1.html), l’auteur, Bill Lind, montre qu’il existe à coté du Marxisme économique un Marxisme culturel. Toute idéologie a pour principe d’affirmer des « vérités » sur la seule base d’une philosophie fondatrice. De là vient le cheminemet de la pensée « politiquement correcte » coopérant avec un totalitarisme d’Etat sous-jacent et plus ou moins marqué.
Le cheminement de la pensée politiquement correcte en France, marqué par l’influence du marxisme, serait à l’origine du défaut d’une constitution qui ne protège ni ne garantit les Droits Humains : le peuple français n’a pas bénéficié d’une éducation dans ce domaine, ou elle a été handicapée par une « intelligentsia » marxisante.
Comment se fait-il qu’il règne en France une pensée politiquement correcte voulant faire croire que la France protège et garantit les Droits Humains alors que la constitution proprement dite n’en parle pas ? Il me paraît y avoir là une contradiction effarante.
C’est que la France a trouvé les Droits Humains sur son chemin de Damas quand l’idéologie française repose sur l’Egalité. Politiquement et dans une démocratie, égalité signifie seulement »une pesonne = égale une voix », rien d’autre.
Mais en France on voudrait faire croire que l’égalité règne réellement dans le pays alors que le Petit Larousse donne de l’idéologie cette définition : « doctrine qui prône un idéal irréalisable ».
Le politiquement correct en France est de faire croire et croire que l’égalité y règne réellement. Le corollaire d’une telle croyance est que la protection et la garantie des Droits Humains seraient sans objet. En effet, puisque tout le monde est logé à la même enseigne, celle de l’Egalité, personne n’a à se plaindre.
Mais l’égalité dont la classe politique parle aux Françai n’est que théorique alors que les violations des Droits Humains sont bien concrètes quand elles se produisent.
Le politiquement correct est alors de ne pas les reconnaître et si possible des les dissimuler. Le négationisme est ici quasi-général et la sauvegarde des Droits Humains ne fait pas recette. Il n’y a pas lieu de s’en étonner quand des facteurs pénalisants en termes de rémusérarion, traitement, avancement, honneurs, peuvent intervenir à l’encontre des auteurs de déviations qui oseraient dire la vérité.
Le Siècle des Lumières avait créé deux mythes qui sont une singularité de la France : la souveraineté nationale et l’égalité.
Pour être concret, prenons l’exemple de l’égalité devant la loi. La Fontaine avait déjà abordé le sujet dans ses Fables, et qu’en est-il aujourd’hui ? Il suffit d’évoquer le montant de la rémunération perçue par un avocat au titre de l’aide juridictionnelle avec le montant des honoraires habituellement pratiqués dans cette profession. La qualité de l’assistance de l’avocat (temps passé, compétence, notoriété…) n’est-elle pas en fait proportionnée à sa rémunération ? On est loin du temps où les honoraires de l’avocat étaient mesurés par la seule reconnaissance du client. Aujourd’hui les honoraires alloués aux avocats au titre de l’aide juridictionnelle sont dérisoires et ne peuvent pas constituer la rémunération d’un service de qualité. Quant aux avocats aux conseils qui bénéficiant d’un monopole, ils refusent généralement les honoraires versés aux dossiers assortis de l’aide juridictionnelle, compromettant ainsi un recours éventuel devant la Cour Européenne des Droit de l’Homme à défaut d’avoir épuisé les voies de recours nationales (article 35 de la Convention européenne).
Mais il est des cas où l’égalité est totalement mise en échec : lorsque le droit à la vie d’une personne est violé par l’Etat ou ses représentants. Cette personne ne se trouve plus à égalité par rapport à toutes les personnes encore vivantes, elle se trouve tout simplement éliminée, c’est à dire que la perte de la vie constitue automatiquement une violation des Droits Humains. Cette violation devrait donc être poursuivie automatiquement et impérativement. En language juriqique, les poursuites devraient avoir lieu « de plein droit ».
Mais ce n’est pas le cas en France . Dans les conclusions en date du 25 novembre 2005 du Comité contre la Torture, on peut lire :
« Le Comité continue en outre d’être préoccupé par le système de l’opportunité des poursuites qui laisse aux procureurs de la République la possibilité de ne pas poursuivre les auteurs d’actes de torture et de mauvais traitements impliquant des agents de la force publique, ni même d’ordonner une enquête, ce qui est en contradiction évidente avec les dispositions de l’article 12 de la Convention. »
A la suite de récents évènements où deux jeunes ont trouvé le mort, une enquête aurait pu ne pas avoir lieu si le Président de la République ne l’avait pas ordonnée de son propre chef.
La défaillance de la constitution est ici évidente.
La constitution a été modifiée le 4 février dernier sans susciter le tollé qu’on aurait pu attendre du peules français quand ses représentants ont abandonné le Pouvoir Législatif sans que le peuple soit consulté par référendum. Une nouvelle modification serait à l’ordre du jour mais personne ne parle de la nécessité de modifier la constitution pour qu’elle garantise le respect des droits de l’homme en France. Je frémis en pensant que Monsieur Sarkozy sera Président de l’Union Européenne je jour même du soixantiète anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Ce jour là, il me paraît que la chappe de plomb du « politiquement correct » marxiste par nature qui pèse sur la France se brisera bruyament au grand embarras du Président de la France et de l’Union Européenne placé dans une évidente situation conflictuelle aux yeux de tout le monde.
Commentaire by justeurope — 26 mai, 2008 @ 9:03